La transcommunication : quand les esprits s'en mêlent

"Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants." Jean D’Ormesson

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La mort peut frapper à n’importe quel moment, et même si elle était attendue, elle laisse derrière elle des cicatrices ineffaçables. Face au deuil, le temps s’arrête et de nombreuses personnes ne veulent pas franchir le pas qu’il représente. Ce dernier est composé en deux phases : l’acceptation et la reconstruction. La première est la plus difficile car il faut admettre de continuer à vivre sans la présence d’un être cher. Pour fuir cette réalité, n’importe quel moyen matériel est bon pour sentir que la personne est toujours là : un parfum symbolique, un enregistrement d’images de vacances familiales, un numéro de téléphone conservé dans le répertoire… D’autres aussi se réfugient dans des alternatives paranormales comme la transcommunication pour garder ce lien avec le défunt. C’est un moyen permettant de garantir une idée d’immortalité dans la conscience des vivants, la certitude que rien ne finit, que tout continue, que nous effectuons un simple changement de plan ou de dimension. Ce serait la certitude que nous nous retrouverions tous dans un autre monde.

La transcommunication instrumentale ou T.C.I est la technique qui permet l’enregistrement des voix de l’Au-Delà par le truchement d’un magnétophone et d’un micro extérieur.

Cette technique nous vient d’un physicien norvégien, Jurgenson, qui déclara entendre la voix de sa mère après avoir lu à l’envers des enregistrements d’oiseaux qu’il avait effectués. Il pensa d’abord à une interférence radiophonique mais il n’y avait aucun émetteur à l’endroit où l’enregistrement avait été fait.

D’autres scientifiques se penchent alors sur la question et tentent d’expliquer ces phénomènes psychophoniques. Ils dégagent alors plusieurs hypothèses comme l'existence d'une énergie venant de nous même et pouvant imprimer la matière, ou bien l'existence d'une énergie-pensée provenant d'un désincarné et passant par le canal d'un médium. La seconde hypothèse est retenue puis approfondie par la transcommunication instrumentale.

La T.C.I est simple à mettre en œuvre, il s’agit d’enregistrer les sons ambiants que l’on réceptionne sur des bandes magnétiques, puis que l’on passe en sens inverse sur un appareil ou à l’aide d’un logiciel. Voici quelques enregistrements de cas de transcommuncation :

Si nous même faisons le test de prononcer, en enregistrement, ces mêmes mots : « je suis là » bien distinctement au déroulement normal de la cassette et qu’ensuite nous passons la bande à l’envers, aucune parole intelligible ne pourra être entendue mis à part une cacophonie incompréhensible. De plus, les analyses scientifiques effectuées sur la différence des fréquences Hertziennes (unité de fréquence, de vibrations des sons, du bruit de la voix) ont montré que les voix reçues en transcommunication sont différentes de celle émises sur Terre. Les « voix de l’Au-Delà » ne sont donc pas des voix laryngées (organe situé au niveau de la gorge abritant les cordes vocales, permettant d’émettre les sons constituants notre voix). Elles ne sont que des impulsions vibratoires se rapprochant de notre langage mais aucun organe humain ne les a portées jusqu’à nous. Il s'agit donc de voix spécifiques à cette méthode de communication avec les esprits.

Avant de réaliser une transcommunication instrumentale il faut prendre plusieurs précautions. Il faut tout d’abord avoir un contexte favorable (pas de chauffage, limiter les lumières, éteindre tous les appareils électriques non nécessaires, les téléphones portables … ).De plus, être dans une bonne énergie est capital. En effet les personnes présentes lors de la T.C.I serviraient d’énergie et de batterie pour les esprits. Il faut donc qu’elles soient dans état d’harmonie générale, concentrée positivement et le plus proche possible de l’appareil enregistrant les voix des défunts. Il faut aussi un bruit de fond à enregistrer comme un bruit d’eau qui coule, de téléviseur, de feuille de papier froissée pour que l’esprit puisse poser sa voix.

Un matériel précis est aussi nécessaire à la réalisation d’un enregistrement de ce type, il faut donc : un dictaphone, un micro, une radio ou télévision, un ordinateur, un logiciel de traitement de son.

Une fois ces conditions réunies, l’enregistrement peut commencer en appliquant un protocole : il faut demander à l’envolé de bien vouloir donner son prénom afin d’apporter la preuve de sa présence. Il faut ensuite remercier le défunt pour sa participation.

Après avoir recueilli les écoutes on peut distinguer trois types de PVE (Phénomènes de Voix Electriques) :

- La classe A : les voix claires de bonne qualité auditive, répondant à une question précise. Elles ne nécessitent pas d’amélioration ou d’amplification. Elles sont rares.

- La classe B : les voix de qualité légèrement inférieure mais toujours audible et compréhensible. Elles nécessitent souvent une petite amélioration ou amplification et il y a parfois désaccord quant à ce qu’elle disent. Ce sont les PVE les plus communs.

- La classe C : la classe de la plus faible qualité auditive, même en améliorant ou amplifiant l’enregistrement elles restent difficiles à comprendre.

Ici une voix de classe C que l’on doit isoler pour ainsi comprendre le mot « pigna » qui serait la raccourci d’un mot de vieux français « soupigna » signifiant « perturbateur ».

Il est vrai qu’enregistrer des bruits ambiants puis les passer à l’envers pour essayer de décrypter un mot ou une phrase du langage courant semble quelque peu tiré par les cheveux. C’est pourquoi une explication plus rationnelle peut expliquer en partie ce type de phénomène.

Comme il a été souligné auparavant, les voix enregistrées (de 0 à 16 kHz) n’ont pas les mêmes fréquences que les voix humaines (entre 80 et 400 Hz). Les voix humaines ne font donc partie que d’une infime partie des fréquences enregistrées. Les PVE sont perceptibles dans des bruits que l’on appelles « bruits blancs » dont leur base sonore est dite glissante, c’est à dire qu’elle sont composées en partie de bruit se rapprochant d’un « chhhhhhhhh » constant. Dans cette base glissante, il est donc très facile d’entendre des sons pouvant s’apparenter à des mots ou des morceaux de phrases.

Nous serions donc tous victimes d’hallucinations auditives. En effet si on ne nous dit pas ce qu’il y a à entendre dans des enregistrements de transcommunication c’est très difficile à comprendre, en revanche à partir du moment où l’on nous fait correspondre ce son à quelque chose que l’on connaît, il est impossible d'entendre autre chose. Prenons comme exemple la chanson de la célèbre artiste Adèle "Set fire to the rain" ou l’on croit entendre au tout début la phrase "un éléphant marrant" alors qu’elle dit en fait "I let it fall, my heart".

Notre cerveau a tendance à rapprocher des sons inconnus de mots qu’il connaît. Ceci est expliqué par la domination de l’hémisphère gauche du cerveau prônant sur le droit. En effet notre cerveau est divisé en deux hémisphères (gauche et droit). Ces derniers ont deux fonctions aux antipodes quant à la réflexion et à l’association d’idées. Le coté gauche est celui de l’ordre, de la cohérence et du rationnel en opposition avec le droit qui est celui de la création et de l’innovation : ici il ne s’agit qu’une dichotomie totale en désaccord avec la réalité puisque notre esprit de synthèse réunira ces deux visions.

Pour résumer, le cerveau a tendance à rapprocher l’inconnu de quelque chose de familier pour la simple et bonne raison que l’homme est devenu évolué et vit dans un monde construit et façonné par la science et les lois mathématiques. L’homme moderne utilise donc trop préférentiellement son hémisphère gauche et cherche la rationalité au travers du paranormal. Cette utilisation trop privilégiée du côté gauche le limite quant à l’interprétation poussée des informations qu’il reçoit.

Messages de l’Au-Delà simple coïncidence due à l’hégémonie de notre cerveau gauche ou réelle tentative de communication ? Telle est la question !