Vies antérieures, réincarnation : recommencer pour mieux réussir
- M.E.L.M.
- 6 janv. 2016
- 8 min de lecture

"J'habitais à Barra avant. Ma maison était au bord de la mer, elle était blanche, et avec un étage. Nous avions un chien, noir et blanc. Maman, ma maman de Barra me manque." Témoignage de Cameron Macaulay
Comment se fait-il que certaines personnes soient en mesure d'affimer se souvenir d'une autre vie, d'avoir été quelqu'un d'autre précédemment ? Cela voudrait dire qu'il serait possible pour une élite humaine de posséder les facultés nécessaires afin se souvenir de qui ils étaient et de ce qu'ils avaient fait dans leurs vies antérieure : on pourrait donc parler de réincarnation. D'après Jean Vernette, prêtre et Vicaire, l'idée essentielle de la réincarnation est le fait qu'après la mort de l'élément physique de l'homme (son corps), l'élément spirituel perdure et s'unit par la suite à un autre élément physique. Ce cycle pourrait durer le temps de quelques réincarnations ou de milliers.
Les premières traces de réincarnations remontent au paléolithique il y a 500 000 ans, avec la palingénésie (signifiant naissant de nouveau). Des ossements humains cassés en morceaux ont été retrouvés, et cette technique a été rapprochée de celle utilisée par les Eskimaux et Aborigènes d'Australie. Ils brisaient les os des défunts avant de les enterrer afin que leur âme voulant se réincarner trouve un autre corps.
Pour l'Eglise, la réincarnation est considérée comme une chance exceptionnelle de s'améliorer en tant que personne dans une nouvelle enveloppe charnelle. Ce processus devrait s'interrompre lorsque l'âme aurait atteint la libération et la perfection, compte tenu de sa pureté obtenue après plusieurs cycles.
Depuis l'Antiquité, ce phénomène est reconnu comme tel par les civilisations et les grands hommes, comme Ciceron qui disait "Nous sommes nés dans un corps pour réparer les erreurs commises dans une vie précédente", ou plus tard, pendant la Renaissance, lorsque le philosophe Giordano Bruno s'est vu brûlé vif pour avoir dit "L'âme n'est pas le corps. Elle peut habiter un corps ou un autre, et transmigrer d'un corps à un autre".
Cependant, dans certaines régions du monde, notamment en Orient, la réincarnation est davantage perçue comme un fardeau dont il est nécessaire de se débarasser au plus vite.
Même si la majeure partie des scientifiques ne croient pas en l'existence de la réincarnation, puisqu'ils ne sont pas en mesure de la prouver, certains cas diffusent le doute.
Il serait légitime de s'intérésser à l'histoire de Cameron Macaulay, un petit garçon de cinq ans originaire de Glasgow loin d'être ordinaire.
Depuis qu'il est en mesure de parler, Cameron raconte sans cesse la même histoire : celle d'une vie précédente. Il parle, avec une exactitude troublante, d'une autre vie qu'il aurait vécue sur l'île de Barra, au large de l'Ecosse. Il décrit sa maison de bord de mer ainsi que sa fratrie et son chien. Il prétendait même se rappeller de son ancien nom de famille qui serait "Roberston".
Compte tenu de la récurrence de ses propos qui ne sont jamais modifiés, ne serait-ce qu'un détail, la mère de Cameron décide d'aller voir un spécialiste afin de comprendre ce comportement étrange. Lors de l'entretien avec le psychopédagogue (un spécialiste des méthodes utilisées dans l'éducation et l'apprentissage), beaucoup de questions sont posées au jeune garçon dont une afin de statuer sur son attachement sentimal à cette pseudo vie antérieure : il demande à Cameron de choisir quelle mère il préfère entre son actuelle et son "ancienne", le garçon est incapable de choisir. Contrairement à la majorité des histoires inventées, l'enfant n'est pas apte à modifier ses propos, et ne contrôle pas l'histoire qu'il raconte. De plus, ses propos deviennent plus récurrents, et rendent la vie de la famille désagréable.
Sa mère et Jim Tucker, un professeur à l'université en sciences neuro-comportementales, décident de l'emmener sur l'île de Barra afin d'éclaircir les propos du garçon. Une fois sur place, ils se font accompagner d'un historien qui les renseigne afin de retrouver la maison appartenant à la famille Robertson. Devant celle-ci, le petit garçon est en état de choc, partagé entre l'euphorie et la mélancolie. Elle correspond exactement à la description qu'il en avait faite, ainsi que l'histoire de la famille et même le chien. Une fois de retour à Glasgow, Cameron ne parle plus de Barra, et est imperméable à toute question qui lui est posée. Il semble libéré de sa supposée vie antérieure. L'histoire du petit garçon n'en est qu'une parmis des centaines, qui laissent les scientifiques dubitatifs. Ces phénomènes de souvenirs de vies précédentes semblent pourtant s'estomper peu à peu pour presque ne plus exister à partir de l'âge de 10 ans.
Au delà de l'étude de ces cas particuliers, il existe des personnes ayant travaillé sur le phénomène de la réincarnation et ayant émis des hypothèses qui pourraient l'expliquer (du moins en partie).
Tout d'abord, certaines personnes pensent que des esprits désincarnés attendraient leur réincarnation et seraient pendant ce temps-là dans un au-delà, avec les défunts. Il serait possible d'entrer en contact avec eux à l'aide par exemple de la planche Ouija ou de la transcommunication. Cependant, il faut noter que l'on sort du domaine scientifique pour entrer dans celui de la croyance pure.
Toujours dans le domaine de la croyance, on aborde l'idée de transmission de pensée avec les défunts. Certains individus auraient la possibilité de communiquer avec les morts, et de récupérer leurs souvenirs, en se les appropriant, c'est-à-dire sans être conscients qu'ils ne leur appartiennent pas. Jean Vernette a développé cette hypothèse dans son livre où il racontait l'histoire d'un couple persuadé que leur enfant aîné s'était réincarné en le cadet, mais que le Vicaire explique grâce à la transmission de pensées : "L'hypothèse de la télépathie est parfois à retenir. Un enfant de Sofia qui accompagnait ses parents en promenade dans un lieu qu'il n'avait jamais vu auparavant, leur déclara : "Je suis déjà venu." La description qu'il fit s'avèra exacte point par point, y compris la fin : "Quand j'allais à l'école, c'est ici que je me cachais, et c'est là que je me suis noyé dans la rivière." Or son frère ainé s'était effectivement noyé en cet endroit précis, mais jamais on ne lui en avait parlé. Ainsi, les parents conclurent : "Notre ainé s'est réincarné dans son frère cadet"."
Puis, les scientifiques pensent à des hypothèses se basant sur l'étude du corps humain. Ils pensent à une mémoire physique et psychologique des existences passées qui permettrait d'explorer les vies antérieures. C'est cette hypothèse que les magnétiseurs (des personnes qui pratiquent une Médecine non conventionnelle et utilisant des fluides particuliers afin de travailler sur l'individu) soutiennent et utilisent dans le but de retrouver ces vies précédentes. Pour cela, ils proposent des consultations et grâce à leur "don" ou connaissances ainsi qu'une technique spécifique, ils seraient en mesure de déterminer qui était l'individu avant de se retrouver dans ce corps actuel (de façon restant tout de même générale, c'est-à-dire que retrouver l'identité exacte est très peu probable).
Ensuite, on explique la réincarnation par la mécanique quantique, disposant d'un mécanisme grâce auquel les émotions et souvenirs pourraient se conserver d'une vie à la suivante. D'après Jim Tucker, la conscience pourrait être une entité à part se rattachant au cerveau physique. Ainsi en considérant cette conscience comme un fondamental ne nécessitant aucune autre entité, une autre dimension pourrait permettre l'existence de l'âme et sa réincarnation. Pour expliquer sa façon de raisonner, Tucker utilise un modèle fonctionnant par analogie : une télévision décode un signal mais ne le crée pas, de la même manière, la conscience demande au cerveau de la prendre en compte et de s'exprimer, mais le cerveau pourtant peut ne pas avoir créé la conscience. Ainsi, le corps physique ne serait qu'un vecteur de la conscience (possédant encore émotions et souvenirs) qui elle, passerait d'un corps à l'autre par le biais d'une dimension inconnue.
La dernière hypothèse est celle des "faux" cas de souvenirs de vies antérieures. En effet, selon les scientifiques, ces cas ne seraient que le résultat du phénomène de réminiscence, caractérisé par la réactiviation grâce à une certaine configuration d'un souvenir oublié.
Il faut noter qu'il existe deux types de réminiscence. Le premier est lorsque l'individu se souvient de quelque chose de façon distincte mais ne sait pas d'où elle vient. Le second est un souvenir plus vague et incomplet, le sujet est dans l'incapacité de le situer dans le temps.
Pour illustrer le cas de réminiscences dans les souvenirs de vies antérieures, il est intéressant de s'appuyer sur une histoire réelle et récente. Lors d'un voyage en Egypte, une jeune femme s'est trouvée incroyablement triste et nostalgique dans un tombeau de pharaon. Elle avait l'impression d'être déjà venue à cet endroit précis, et qu'elle y avait comme perdu quelqu'un de cher. La première réaction de cette femme fut de penser à une probable vie antérieure remontant à la surface, puisqu'elle avait ressenti comme quelque chose qui la dépassait. Une fois de retour en France, elle prend rendez-vous avec le neuropsychologue Emmanuel Barbeau, afin de déterminer la source de ce trouble. Ce monsieur l'explique alors par le phénomène de réminiscence.
Certaines régions cérébrales traitant du souvenir, peuvent en étant utilisée d'une manière spécifique, produire de telles impressions de déjà-vu. Les zones liées à la mémoire se situent au coeur du cerveau.
Tout d'abord l'hippocampe, présent dans les deux hémisphères cérébrales, gère une partie de la mémoire, et permet de situer les souvenirs dans un contexte précis. Ainsi, la jeune femme a pu se sentir particulièrement triste en visitant un proche au cimetière, et l'a associé avec le tombeau de pharaon. Puis, les cortex rhinaux, situés sous l'hippocampe, jouent un rôle important dans la mémorisation, notamment la reconnaissance visuelle et la détection de la nouveauté. Ainsi, si la zone de la nouveauté n'est pas stimulée, le caractère nouveau de la situation n'est pas détecté, elle parait ainsi familière. De plus, le cerveau fonctionne sur un mode oscillatoire, qui peut entraîner parfois un téléscopage de deux oscillations entre le cortex rhinal, l'hippocampe et le reste de la zone cérébrale. Le cerveau capte les informations mais les associe mal, entrainant le sentiment de déjà-vu.
Puis, le souvenir est entièrement échafaudé à partir du dysfonctionnement cérébral précédemment énoncé, mais aussi à partir de précédents souvenirs. Ainsi, Emmanuel Barbeau explique la raison pour laquelle c'est en Egypte que la femme s'est sentie mal : ce sujet a dû être abordé antérieurement dans sa vie, comme lors d'un dîner de famille.
Le mélange de tous ces souvenirs hors contexte explique cet impression de déjà-vu déjà-vécu ressenti par cette femme qui a subi une implantation de souvenirs suite à une mauvaise association d'idées.
Nous avons choisi d'essayer d'implanter des souvenirs par association d'idées à certains de nos camarades, pour voir s'il s'agit de quelque chose d'automatique et de facilement réalisable par l'Homme.
Pour procéder, nous lisions une liste d'une dizaine de mots tous reliés au même thème que notre camarade devait retenir afin de les citer de nouveau :
Chaque liste tournait autour d'un thème précis (la laine et le train) et induisait des mots clés liés aux mots énoncés. Par exemple, parler du chauffeur et du sifflet pouvait amener à associer le tout au contrôleur, d'où la descritpion de ses vêtements (veste par exemple). Le cerveau associe et mélange ces termes avec d'autres prochement liés, et l'individu est absolument convaincu de les avoir entendus.
Ainsi, on peut en déduire qu'il est facilement possible de mélanger des souvenirs et d'associer le tout à un nouveau suite au dysfonctionnement oscillatoire entre les zones de la mémoire, ainsi que le mécanisme de réminiscence comme le montre cette expérience. L'association d'idées est donc une hypothèse plausible pour expliquer ce que cette jeune femme a ressenti, mais aussi pour expliquer les "faux" souvenirs de réincarnations en général.
L’existence des vies antérieures est un sujet qui divise, séparant les croyants et les personnes très rationnelles. Il nous est malheureusement impossible d'affirmer leur existence, car les moyens scientifiques actuels ne peuvent prouver les hypothèses avancées (comme celle de l'entité quantique) restant alors seulement supposées. Cependant, la science pourrait dans plusieurs années être en mesure de répondre à ces interrogations. Néanmoins, l'absence de preuves n'exclut pas l'absence de faits. De nombreux cas restent inexpliqués, à l'instar de celui de Cameron Macaulay. Aurons-nous un jour des réponses ?
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